La situation énergétique de la Guinée est caractérisée par un faible niveau de consommation d’énergie par habitant, composée de 80% pour la biomasse, 18% pour les hydrocarbures et 2% d’électricité.
Du fait de la faible pénétration des combustibles modernes (électricité, pétrole et GPL) dans les ménages, le bois et le charbon de bois couvrent la majeure partie des besoins énergétiques.
Le secteur public Guinéen de l’électricité est confronté depuis 2002 à une crise financière aigue qui se traduit par une desserte aléatoire et une mauvaise qualité de service. Les investissements dans le secteur n’ont fait que décroître ces dernières années, passant de 44 % du budget d’investissements publics en 1998 à 2,92 % en 2002. Les principales difficultés du secteur de l’électricité en milieu urbain portent sur :
  • La dégradation des installations de transport et de distribution et l’absence de matériel et pièces de rechange pour la réhabilitation des réseaux;
  • Un service presque inexistant dans les centres isolés de l’intérieur;
  • La faiblesse du taux de facturation et de recouvrement (seulement 40 % de l’énergie produite est facturée);
  • Un appui insuffisant de la part des pouvoirs publics pour punir la fraude;
  • Un manque d’incitation à économiser l’énergie électrique;
L’inadaptation du cadre juridique. Pour améliorer la situation, le PEDN propose un programme de développement du secteur fondé sur trois axes:
1) Amélioration de la production énergétique à travers 3 grands programmes
  • L’amélioration et la diversification de l’offre énergétique à travers un programme national de construction des infrastructures énergétiques. Dans cette dynamique, le parti soutient la réalisation des micro-barrages dont les études sont disponibles pour la plupart. Inscrivant sa politique énergétique dans une perspective sous-régionale, le PEDN soutient également le développement de grands ouvrages énergétiques (Kaléta, Souapiti, Fomi, etc.) dont la réalisation facilitera l’interconnexion des réseaux dans la région. Les discussions seront engagées avec les pays voisins et les bailleurs de fonds intéressés au 34 développement de tels projets.
  • Le PEDN vise la réduction de la part du thermique dans la production énergétique en s’engageant plus sur les énergies renouvelables (solaire pour l’éclairage public, l’éolien et l’hydrogène). Nous ambitionnons de faire de la Guinée le pionnier de l’énergie renouvelable en Afrique. C’est pourquoi le projet d’éclairage public au solaire devra continuer afin que notre capitale soit illuminée et que nos feux sémaphoriques continuent de briller toute l’année.
  • S’agissant de l’énergie de cuisson, le PEDN vise l’introduction du gaz dans la pratique des ménages à travers la mise en place d’un programme de subvention permettant aux ménages les plus pauvres de changer leurs habitudes. Sur la base d’un objectif annuel, le charbon sera remplacé par le gaz et dans un horizon de dix ans, le charbon de bois disparaîtra de la pratique culinaire des ménages.
2)La réhabilitation des réseaux de transport et de distribution
Il ne sert à rien d’accroître la capacité de production énergétique si le réseau de transport et de distribution reste défectueux. En effet, sur le réseau actuel, on enregistre des pertes importantes d’électricité estimées à près de 30%. L’objectif du PEDN est de réhabiliter le réseau en offrant la meilleure qualité dans le transport et la distribution. Cette réhabilitation conduira à améliorer la qualité de l’électricité consommée par les acteurs économiques.
3)La commercialisation de l’énergie
Le troisième axe d’intervention du PEDN correspond à la commercialisation de l’énergie. A cet égard, notre objectif est d’assurer que l’énergie produite soit commercialisée dans les conditions optimales permettant à tout acteur économique de disposer de l’énergie nécessaire à la réalisation de ses objectifs économiques.
La privatisation partielle du secteur impliquera des acteurs privés plus compétents dans la gestion des entreprises énergétiques. Toutefois, ce retrait sera progressif en raison de la nature stratégique du secteur dans le contexte guinéen. La production, le transport et la distribution relèveront de l’Etat en raison des besoins d’investissement qu’ils nécessitent alors que la commercialisation pourrait relever du privé.
S’agissant du secteur hydraulique, l’accès à l’eau reste limité, en dépit de la disponibilité.La distribution d’eau courante est insatisfaisante seulement 81 000 abonnées à Conakry en 2008, 12 690 points d’eau modernes dont 9 925 forages, 1104 puits améliorés à l’intérieur du pays ; 62% de taux d’accès à l’eau potable avec une grande disparité (milieu urbain 85,6% et milieu rural 52,3%).
Pour améliorer cette situation, le PEDN vise la mise en place de trois programmes différents :
  • Le programme d’adduction d’eau potable des villes (PAEPOV) dont l’objectif est d’assurer à l’horizon 2015 une totale couverture des villes en eau potable continue et de bonne qualité. Ce programme sera mis en place à travers la construction d’infrastructures de production d’eau (forages) à capacité régionale et des réseaux de transport permettant la desserte des villes. La politique de mini-forages sera donc arrêtée.
  • Le programme de forages ruraux (PFRU) assurera dans les zones rurales du pays une adduction d’eau potable à travers la multiplication des forages ruraux réalisés sur la base de la taille des localités. Chaque année, un nombre arrêté de forages sera accordé à chaque région sur la base de critères préétablis et au prorata de sa population. La réalisation des forages est une subvention de l’Etat à la collectivité. L’entretien ainsi que les dépenses récurrentes liées à la fonctionnalité du forage relèveront de la compétence des collectivités locales qui devront inscrire ces dépenses obligatoires en priorité dans leur budget. Le SNAPE continuera à assurer ce travail avec un réaménagement de ses statuts.
  • Le programme national d’aménagement des points d’eau (PNAPE). Ce programme a une finalité environnementale et agricole permettant à la fois d’assurer la préservation des sources des cours d’eau en Guinée et l’aménagement des bas fonds pour l’accès des agriculteurs à une eau continue et maîtrisée. En raison de son caractère stratégique, il sera placé sous la supervision directe du Chef de l’Etat, qui en assurera le contrôle au titre de service rattaché. Les principaux cours d’eau de la Guinée souffrent actuellement d’ensablement avancé ce qui à terme, conduira à leur disparition. Le programme contribuera avec le concours des collectivités locales intéressées et les pays limitrophes à dégager les moyens nécessaires à l’entretien de ces cours d’eau.