Soucieux de la préservation de l’écosystème dans une dynamique de développement durable, le Président du PEDN SEM Lansana Kouyaté, ne manque pas d’occasion pour alerter sur la nécessité de draguer les cours d’eau, les mettre en valeur afin qu’ils servent à la fois la postérité et les nécessités de développement du moment.

C’est pourquoi il n’a manqué d’aucune opportunité dans la gouvernance, la diplomatie, les communications scientifiques et dans ses œuvres littéraires pour agir ou attirer l’attention des décideurs et citoyens. C’est le cas de son poème sur les cours d’eau dont la motivation d’écrire est partie de la visite du guide Lybien Mouammar Kadhafi en Guinée. De passage par Kouroussa sur la rivière Komoni, dans laquelle l’ancien Premier Ministre plongeait à l’enfance, le constat était amer car la dimension de la rivière en saison pluvieuse n’atteignait pas celle en saison sèche d’alors.

La Rédaction de pedn-espoir.org vous livre l’intégralité de ce poème ci-dessous.

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UN PETIT REGARD

Toi qui passes, toi qui te lasses, toi qui te détournes

De tes souvenirs d’enfance, d’un pas retourne

Mon nom est Komoni qui te donna bien de délices

Mon lit que serpentait eau limpide n’est plus que  supplices

Du pont qui me surplombe reliant deux rives

Tu t’élançais en sauts périlleux, inconscient et ivre

Sans soucis, ni risque d’atteindre mes fonds

Tu n’avais d’inquiétudes point pour ton large front.

 

Mes eaux,  tu les voyais pures et abondantes

Ta joie, tu la ressentais sûre et débordante.

Comme toi je rêvais impatient à chaque lendemain

Pressé de donner à toi et à tes nombreux copains

Un plaisir au prix abordable de votre seule présence.

Le lendemain vos cris me combleront  d’aisance

Que j’accepterai sans souffrir du manque de repos.

Soleil tombant,  tu me quittais yeux rougis par mes eaux.

 

Chez toi tu ne pouvais éviter les fessées de tes géniteurs

Alors que de tes ennuis je suis juste que bon guérisseur

Combien de lunes nous séparent de ces moments féeriques

Tu es parti pour divers horizons en me livrant au maléfique.

Lit rétréci,  matelas de sable bâti sur les nénuphars engloutis

Mon visage jadis frais et beau n’est plus que laid et meurtri.

Pour service rendu,  j’ai espéré ton attention d’un court instant.

J’eus  droit à un regard furtif pourtant promis assidu et constant.

 

Un arrêt, imposé par devoir de reconnaissance m’aurait suffit

J’ai compris  ton envie d’oublier le passé qui m’a abandonné et fui.

Me laisseras-tu au moins dicter, mon final testament?

Que tu devras à tes enfants et petits-enfants livrer fidèlement.

J’accuse ceux qui m’ont exploité sans à mes vieux jours penser.

Dans mes veines fatiguées et rétrécies je sens les ans me peser.

Où sont mes enfants partis pour m’abandonner à abîme et agonie ?

Anguilles, batraciens, grenouilles, sangsues,  couleuvres ont été punis

 

Lorsque furent étalés ordures et immondices le long de mon cours

De dépotoir je fus livré au mouroir sans pouvoir dire mot à la cour.

Pourquoi ne m’as-tu lavé le ventre vidant mon boyau de l’insalubre ?

Et vint à mon ouïe lassée nouveaux vocables que complice-vent éructe

Réchauffement climatique, gaz à effet de serre et montée des eaux

Mes eaux à moi ont baissé par agressions successives des fléaux.

Tueurs! Je vous tiens à la corde vocale de vos nombreuses déclarations

Empoisonneurs comprenez que simple mea-culpa n’est point résolutions.

 

Du génie naquit COP comptée de un à l’infini sans lassitude

Égrenant à chaque fois les maux sans rejeter arrogante plénitude.

En indexant pollueurs impénitents et vous dénonçant sans retenue!

Le temps d’une messe les catastrophes ont été mises à nu.

De cette mutuelle critique lorsque viendra moment de réparation

Penserez-vous à moi et à tous ceux qui méritent épuration

De votre 21 j’ose espérer échapper aux gémonies.

Depuis siècles et millénaires l’on m’appelle KOMONI

 

Dont les complaintes ont été reconnues à Paris

Sans changer mon désespoir encrassé dans de vieux Paris.

Toi qui passes,  toi qui te lasses, sois ma voix,  sois mon notaire

Délivre aux grands de ce monde mon message solitaire

Qui est pourtant celui de toutes les rivières de planète terre.

Alors aura été comprise la complainte des vraies victimes

Celles qui ne se résignent pas à abandonner le Combat ultime.

C’est moi qui le dit, moi qui te rappelle, c’est moi Komoni.

 

Lansana KOUYATE »

Il faut rappeler que ce problème est foncièrement pris en compte par le Programme de Société du PEDN.

La Rédaction