La haute Guinée affectueusement appelée « gbè kan djamana » a, pendant tous les 24 années de règne de feu général Lansana Conté, affronté tout à cause du professeur Alpha Condé. Elle a pratiquement tout perdu pour cet opposant dans l’espoir de tout gagner, par la bonne gouvernance, une fois au pouvoir.

Les populations de cette région, considérée comme le ‘’fief incontesté et incontestable’’ du RPG (le parti au pouvoir ndlr), ont encore besoin de tout.
Après 10 années de pouvoir, cette région de la savane guinéenne manque presque de tout : pas de courant électrique ni d’eau potable dans les foyers, pas d’infrastructures routières encore moins d’infrastructures hôtelières et sportives. Alors que les régions devraient mériter tout sous le magistère du Professeur qui, dans l’opposition, n’avait de fonds de commerce que la décentralisation et le développement des régions.

Irrités, les jeunes de Kankan regroupés au sein du Mouvement Citoyen pour l’Electrification de la Haute Guinée (MCEHG), ont décidé de battre le pavé pour réclamer le courant électrique dans les foyers à travers la construction d’un barrage hydroélectrique. Ils pointent du doigt l’exemple de la Basse Guinée et la Moyenne Guinée électrifiées entre autre par les barrages hydroélectriques de Garafiri, Kaléta et Souapiti sans oublier Amaria en chantier.

Ce mouvement citoyen, constitué de jeunes de toute obédience sociopolitique, professionnelle, religieuse et culturelle, a pris son destin en main en manifestant de façon pacifique à Kankan, avant d’impulser la dynamique à Siguiri et Kouroussa pour exiger du gouvernement de l’homme providentiel d’alors.
Le gouvernement guinéen en lieu et place des mesures concrètes afin d’apporter des solutions idoines à la problématique de l’électrification de la région, opte pour l’achat de conscience qui est son jeu favori, les intimidations et les arrestations arbitraires des leaders de la contestation.

Des arrestations arbitraires ont été engagées par l’autorité publique avec une vingtaine de kidnapping dans le rang des opposants au sous-développement. Il aura fallu la sortie des femmes de Kankan pour que ces jeunes échappent à ce que tant d’autres subissent pendant des mois et des mois.

A peine mis en liberté, les jeunes opposants au sous-développement, s’engagent à poursuivre le combat jusqu’à la satisfaction de leurs revendications mettant ainsi fin à l’achat des consciences, à la mystification des questions de développement et à divinisation d’un homme pétri de défauts.

La Rédaction