Après plusieurs réunions préparatoires de la première manifestation du FNDC contre le 3ème mandat en faveur de monsieur Alpha Condé du 14 octobre 2019, les guerriers de la cellule de communication du front décidèrent de servir la noble cause: L’ALTERNANCE DÉMOCRATIQUE EN GUINÉE EN 2020. Ce, malgré les risques d’arrestations, de kidnapping, de violence voire même d’assassinats.

Durant toute la journée du Mardi, 12 octobre, nous étions enfermés au QG de l’UFR, loin de tous les regards et de tous les bruits afin de définir les dernières stratégies en vue d’une manifestation réussie. Après une journée chargée, nous nous retrouvâmes, vers 19h, chez le coordinateur du FNDC afin de lui faire part des résultats issus de nos travaux. En plus du coordinateur Monsieur Abdourahmane Sanoh, les Camarades Sékou Koundouno, Ibrahima Diallo, Bill de Sam etc, tous membres de la coordination nationale du FNDC y étaient présents.

Il faut surtout rappeler que durant tout notre trajet (du QG de l’UFR à MOUSSOUDOUGOU au domicile de Sanoh à KOLOMA) nous étions filés par un pick-up de la gendarmerie nationale. C’est le camarade Joachim Baba Millimono qui attira notre attention sur cet état de fait. Malgré, nous avions décidé de continuer notre bonhomme de chemin.

Le Mercredi, 13 octobre 2019, avant-midi, nous fîmes informés de l’arrestation des camarades Sanoh, Koundouno, Ibrahima, Bailo Destin, Abdoulaye Oumou et Bill de Sam. Convaincus de la noblesse du combat, nous décidâmes de ne pas renoncer. C’est ainsi qu’à 15h00, nous avions comme convenu, commencé à rallier le point de rencontre pour le boulot au risque de notre liberté. Pour des raisons de sécurité, ce point de rencontre est resté tenu secret. Ni nos épouses (pour ceux d’entre nous qui étaient mariés au moment des faits comme moi), ni nos familles respectives, moins encore des proches ne devraient savoir et ne savaient où est-ce que nous nous trouvions.

Le jeudi, 14 octobre 2019, à 06h du matin, en compagnie des Camarades Aissata Camara du PADES (la seule femme du groupe), Joachim Baba Millimouno de l’UFDG, Cheick Mohamed sakho du MoDeL, Fodé Baldé de l’UFR, Ousmane Bakayoko le technicien, alors que toutes les rues étaient quasi désertes, nous sortions de nos cachettes pour se retrouver dans le studio de la télévision du FNDC (FNDC TV) pour les émissions en direct afin d’expliquer davantage le bien-fondé de la manifestation ensuite, les appeler à se mobiliser fortement sur toute l’étendue du territoire national pour dire haut et fort: AMOULANFÉ. Nous arrivâmes à destination après près d’une heure de marche. Nous y sommes restés jusqu’à 22h30′ après une journée ensanglantée avec des blessés graves et morts à balles réelles, des bavures policières, des arrestations et kidnapping.

La journée durant, nous recevions des appels et sms de tout genre. Inquiets, les parents, amis et autres proches ne cessaient de nous appeler ou écrire afin de s’enquérir de notre situation. Mon épouse pleurait sans cesse. Elle me demandait tout simplement « de me retirer de cette affaire de manifestation ». Je faisais fi à ses pleurs ainsi que ceux de mon garçon qui réclamait ma présence dans la maison en lui disant que je ne saurais trahir ma conscience.

Arrivés à notre coin, nous avions fait le bilan de la journée et, parler des perspectives pour le lendemain.

Le vendredi 16 octobre 2019, les exercices de la veille se répétèrent avec un engagement sans faille. Cette autre journée sera émaillée de violences policières avec des arrestations arbitraires, des blessés dont certains graves mais aussi, très malheureusement des cas de morts par balle, des actes de vandalisme de tout genre.

Bon nombre des responsables du Parti de l’Espoir pour le Développement National (PE.D.N) y compris le Président SEM Lansana Kouyaté ne cessaient de m’appeler à longueur de journée pour me féliciter et encourager pour le sacrifice consenti pour la cause commune. Soyez-en remerciés du plus profond de mon cœur.

Nous n’avions jamais cessé de recevoir des messages de menace et d’intimidation. Rien de tout cela ne nous a fait fléchir.

Après trois journées de lutte citoyenne, nous avons rejoint nos familles respectives avec pour sentiment d’avoir accompli la mission qui était la nôtre.

La lutte continue jusqu’à la victoire finale.

#Amoulanfé #40AnsPourRien #Assigamanè

Ousmane Kankou Kaba

Responsable de Communication du CNJ du PE.D.N