Il s’appelle Keamou Bogota Haba, il est le coordinateur du Front National pour la Défense de la Transition (FNDT). Il est réputé être l’un des soutiens inconditionnels du CNRD (la junte au pouvoir en Guinée ndlr). Sur les actions de « dénonciation » et de « soutien » de certains partis politiques envers la presse Guinéenne, il qualifie cette action « de tromperie de la presse en plein jour» en ces termes via sa page Facebook en ces termes :
« ..En plus des déclarations de condamnation de la part des responsables du trio RPG-UFDG-UFR, le parti de Cellou Dalein Diallo, lui, a poussé l’expression de « son soutien » et de sa « solidarité » jusqu’à annuler son assemblée générale de ce weekend.

Mais un regard dans le rétroviseur impose un sentiment de doutes quant à la sincérité de ce soutien à la presse. Entre la fin de la transition dirigée par le CNDD (2010) et celle en cours depuis le 21 septembre 2021, ces trois partis ont en commun le fait d’avoir relégué la question de la liberté de la presse au second plan. C’était le cadet de leurs soucis. Pourtant, chacune de ces trois grandes formations politiques a eu un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale. Ils ont gouverné ensemble parfois même au niveau de l’exécutif. Mais jamais la liberté de la presse n’a été leur priorité. Jamais !

La famille du journaliste Mohamed Koula Diallo ne sait toujours pas qui est l’auteur du tir qui a tué leur fils devant le siège de l’UFDG en février 2016. La justice sous le règne d’Alpha Condé n’a condamné personne pour ce meurtre. Cette affaire illustre éloquemment la passivité de monsieur tout le monde à l’époque devant les crimes commis contre les journalistes.

Ce que ces trois partis politiques ont fait, c’est d’instrumentaliser la presse quand ils ne s’entendaient pas dans le partage du gâteau ou de remettre publiquement en cause le principe de dépénalisation des délits de presse quand celle-ci se montrait gênante. Qui n’a pas entendu Alhousseny Makanéra Kaké, ministre d’Alpha Condé, fustiger l’existence d’une loi qui protège les journalistes ?

Cellou Dalein Diallo, Sydia Touré, Alpha Condé et leurs groupes politiques respectifs n’ont pas la légitimité de se présenter aussi subitement comme des alliés dub combat pour la liberté de la presse. Ils ont toute la légitimité et absolument le droit d’affronter politiquement leur adversaire commun du moment : le CNRD soupçonné à tort ou à raison de vouloir confisquer le pouvoir. Mais transformer la lutte pour la liberté de la presse en ring politique, c’est de l’opportunisme inacceptable. La bataille pour la liberté de la presse ne devrait pas être souillée par sa politisation. »….
La rédaction.