Apparemment la fumée blanche commencent à sortir dans les négociations entre les syndicats et le gouvernement, sous le contrôle du patronat. Au cours d’une nouvelle rencontre ce samedi 11 novembre 2023, au ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation, une proposition de 35% a été faite sur la valeur monétaire du point d’indice, par le gouvernement, a constaté une journaliste de Laguinee.info qui suit ce dossier.

Abdoulaye Barry, président de la commission de négociations côté syndicat parle des points d’achoppement avant d’expliquer les 35% proposé par le gouvernement.

Abdoulaye Barry, président de la commission de négociations côté syndicat

« Il y a toujours deux points d’achoppement :-au niveau de la valeur monétaire du point d’indice (VAMPI), le gouvernement a fait une nouvelle proposition, il est allé jusqu’à à 35 %, mais de façon échelonnée. 20 % au mois de janvier 2024, 5 % au mois de juillet, 5% en décembre de la même année et les 5 autres au mois de juillet 2025. Nous avons dit au gouvernement que nous prenons acte et nous allons rendre compte à la base.

-le second point concerne la prime de départ à la retraite. Le mouvement syndical avait demandé 12 mois dans la plateforme revendicative du 20 avril 2023, hier nous sommes revenus à 4 mois, mais le gouvernement a expliqué beaucoup de difficultés liées à cela. Tout de même, il a proposé 2 mois et demi pour les travailleurs qui doivent aller à la retraite cette année », a-t-il fait.

Concernant le point sur la carte grise et les permis de conduire, Abdoulaye Barry souligne : « il y avait déjà eu un accord avec la fédération des transporteurs qui est une entité du mouvement syndical guinéen. Ils ont aussi réussi à réduire le coût des permis de conduire et cette histoire de durée des cartes grises pour 5 ans. Cet accord a été lu dans la salle, nous avons pris acte et adhéré à celui-ci parce la fédération syndicale de transport professionnel est une de nos entités. Nous sommes tenus obliger de respecter ses engagements. Donc nous demandons à tous les travailleurs d’aller chercher leur permis de conduire et essayer de changer leur carte grise », a expliqué le président de la commission de négociations côté syndicat.

Du côté gouvernement, le Ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation s’est exprimé en ces termes :

« Le gouvernement a toute la volonté de négocier avec le mouvement syndical guinéen et d’apporter le minimum ou le juste milieu pour l’amélioration des conditions de vie et de travail de l’ensemble des travailleurs du secteur public. C’est ce qui nous a motivé, malgré le week-end, d’appeler les collègues syndicats pour poursuivre les discussions afin de trouver des points d’accord ou d’entente. Au titre de leur plate-forme revendicative, plusieurs questions déjà ont été réglées par le gouvernement, à savoir la question liée à l’indemnité de logement, l’indemnité de transport… Le gouvernement a accédé à la demande et nous avons uniformisé ces deux points. Sur la question relative au permis et à la carte grise, le ministère des transports et la fédération nationale des transporteurs routiers, ont engagé des négociations qui avaient abouti à la signature d’un protocole d’accord qui prenait déjà en compte une partie de la plate-forme revendicative du mouvement syndical », a aussi expliqué Mory Condé.

Sur la question de la valeur monétaire du point d’indice, poursuit-il, « jusque-là le gouvernement avait fait une proposition au mouvement syndical en tenant compte du contexte sociopolitique mais également du contexte économique dans le monde avec aujourd’hui la guerre en Ukraine, mais également la nouvelle crise qui a débuté entre l’Israël et la Palestine. L’ensemble de ces crises sont des facteurs de récession à travers le monde. Certains diront que, qu’est-ce que la Guinée a à voir dans un conflit qui se passe en Moyen-Orient ou qui se passe en Europe. Mais le monde est interconnecté. De la manière dont nous sommes interconnectés, les flux économiques, les échanges économiques sont souvent frappés lorsque des partenaires sont en crise… Nous connaissons ce que se passe au niveau de nos voisins dans le Sahel avec toute la crise que ces pays traversent. Cela impacte directement notre économie. Lorsque la frontière de Kourémalé qui, quand-même représente pour le ministère du Budget une poche de recettes, lorsque ça ne va pas de ce côté, notre économie le sent également », soutient-il.

Au regard de tout cela, enchaîne Mory Condé : « nous avons demandé au mouvement syndical, que le gouvernement est ouvert à une augmentation de 5%, donc 35% désormais, échelonnés de la façon suivante :

-A la loi des finances initiales 2024, le gouvernement prendra en compte 20% d’augmentation ;

-A la loi des finances rectificatives en juillet 2024, également 5%;

-A la loi des finances initiales de 2025, le gouvernement prendra en compte les 5%, et à la loi des finances rectificatives de 2025 en juillet, également 5%. Donc ce qui fait la nouvelle proposition du gouvernement à 35%, que nous avons soumise avec doléance aux syndicats pour qu’ils acceptent pour une fois qu’on puisse aller sur cette base et le lundi, procéder à la signature du protocole qui permettra et au gouvernement et au syndicat et au secteur privé de sortir gagnant de ces négociations qui ont duré pendant plusieurs mois », plaide le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation.

Source : laguinee.info