Ces dernières semaines, la cité guinéenne est secouée par des alertes de détournement des montants faramineux. Pour un total de 200 milliards de francs guinéens, les acteurs de la société civile et les politiques se sont saisis du dossier tout en demandant au gouvernement de prendre ses responsabilités conformément à ses déclarations de lutte contre la corruption et le détournement de biens publics.

Comme d’habitude, le gouvernement guinéen, qui se dit garant de la bonne gouvernance et de la prospérité partagée, s’est noyé dans une déclaration clandestine défendant le syndicalisme de la délinquance économique et financière tout en menaçant les lanceurs d’alertes qui ne font qu’agir en patriotes. Le slogan prospérité partagée est-il devenu prospérité confisquée? Tout porte à croire que ce caste de cadres sans vision ni programme est dans une logique de couverture mutuelle comme pour dire, quand le dossier de votre compagnon de vol sort de l’ombre, éteignez les ampoules pour recréer l’obscurité. Hier, c’était possible mais aujourd’hui, il n’en sera pas question !

Il ne s’agit pas de dire d’office que Madame Zenab Dramé est coupable, il est question de la responsabilité d’un gouvernement face à une alerte de détournement de fonds. La logique aurait été la prise en charge du dossier par le gouvernement tout en procédant à la suspension de la personne s’elle n’a pas la hauteur institutionnelle nécessaire de demander ne serait-ce qu’une disponibilité en attendant de tirer au clair. D’un rejet non assumé au mea-culpa, l’ombre de solidarité dans le détournement s’approfondit sur le gouvernement au fur et à mesure que l’horloge tourne.

La dignité et l’honneur n’ont de sens que dans l’honnêteté, l’intégrité et le sens de responsabilité.

S’il est établi qu’il n’y pas de fumée sans feu, la prompte réaction inhabituelle du gouvernement face à une situation qui n’est pas sans précédant amène les citoyens à s’interroger davantage sur le niveau d’appétit de cette équipe, qui n’avait de mot à la bouche que la lutte contre la corruption dans sa politique générale. Comme les Wolofs soutiennent « Quand on dit que vous êtes mouillé, même si vous ne l’êtes pas, les salives finiront par vous mouiller« . Que le gouvernement se dise blanc ou noir, la vérité est que l’aboutissement des premières opérations du genre, menées avec assez de pollutions médiatiques, aurait permis aux guinéens de situer leur niveau de crédibilité. Mais ce fût un autre saupoudrage !

Ce qui est demandé n’est point de la mer à boire, il s’agit de dire aux guinéens l’utilisation faite des 200 millards de francs guinéens dans les départements concernés et tant d’autres cas alertés; rassurer les citoyens de la sincérité du partage équitable de « la prospérité » dont l’on ne voit ni étincelle encore moins des lueurs; et faire de la transparence et la bonne gestion, les outils essentiels de gouvernance de la chose publique.

La Rédaction