Tout porte à croire, tant les frustrations de la population sont tangibles et d’une intensité escarpante !
En Guinée, ce n’est plus un secret pour personne, tous les signaux indicatifs sont au rouge vif. Même l’humble faux semblant qui caractérise en partie le quotidien routinier, semble connaître son épilogue.
Jour après jour, de Yomou à Cassa, la population s’enlise profondément dans une pauvreté extrême qui l’engloutit au plus profond de son étonnement.
Pourtant, de son accession au pouvoir, le peuple ivre d’allégresse, avait fondé en lui son espoir. Un espoir jadis utopique , venait, pour une fois de mettre à l’unanimité un peuple longuement meutri dans sa chair face à son histoire, car, même ceux qui étaient opposés en apparence au fond d’eux, croyaient en lui.
Un profond soupir s’était emparé du peuple se trouvant au tréfonds d’une vie de monotonie jonchée de toute sorte d’insanités symbolisant l’anarchie.
Hélas! Cette euphorie exprimée, ne sera qu’une sensation fugace. Son prétendu sauveur de labyrinthe d’une gouvernance desastreuse, rallonge malheureusement, la série d’éléments devant être sauvés. La solution devient un nouveau problème à résoudre. Comme le rappelait le célèbre écrivain guinéen Thierno Monènèmbo dans un de ses livres: 《Eux qui auraient dû être la solution, il ne l’étaient en rien, c’était plutôt eux-mêmes le problème à la lumière de la vérité.》
C’est en 2010, que Monsieur Alpha CONDE, qualifié d’opposant historique pour avoir passé près ou plus d’une quarantaine d’années dans l’opposition, a pris les rênes du pays.
Comme le dit-on souvent, c’est au pied du mur qu’on apprécie le talent du maçon. Dix années écoulées, l’immense air qui avait poumonné les attentes, s’est rétrécit et finit peu à peu à se faufiler dans le firmament des souvenirs de désespoirs.
Deux mandats de gouvernance, deux mandats d’échec. D’un fiasco fade.
Que s’est-il réellement passé, eu egard au nombre de qualités autrefois serinées d’un homme providentiel?
Ne dit-on pas que c’est en mangeant que naît l’appétit ?
A cette assertion populaire, Monsieur Alpha CONDE n’en fait point exception. Un nouveau mandat tente le locataire du palais présidentiel.
Face aux insuffisances manifestes des précédents mandats et au refus catégorique du peuple d’accorder un avenant à Monsieur CONDE, le doute s’installe,mais il faut cependant, s’en octroyer une troisième dose, advienne que pourra.
A cet effet, les services des mercenaires, du moins, des ingénieurs d’un arrosage de mandats supplémentaires et illégaux, seront sollicités et, à la perfection, ils s’aquitteront de la plus belle des manières digne de leur réputation.
Ce mandat, il l’obtient, sans pour autant apporter les réponses adéquates aux difficultés qui rongent le pathétique peuple de Guinée.
Au contraire, il l’a conquis au prix du sang et de la prevarication de notre maigre économie sous perfusion, tant lors du passage au forceps de la nouvelle constitution du 22 Mars, qu’à l’élection présidentielle du 18 Octobre.
Depuis là, la situation s’aggrave. N’ayant aucun projet tangible de développement, il faut prioriser une nouvelle méthode, celle de pilotage à vue.
De ce système, découlent les slogans pompeux dont leur pertinence ne reside que dans leur prononciation énergique; des multiples parades dans l’enceinte des départements ministériels sous l’égide du nouveau slogan de « Gouverner Autrement  » n’ont confirmé que la bérézina d’une gouvernance expectative.
Insatiable, le système instauré engloutit les bâtisses chèrement acquises par les pauvres populations sans aucun état d’âme.
De Kaloum à Coyah, en passant par les autres communes de Conakry, ceux qui occupaient les endroits se trouvant dans la ligne de mire des gouvernants, on été econduits à la belle étoile suivis des mépris inouïs. Même les mendiants et les morts en ont payé les frais.
Que dire du quasi isolement du pays des grands rendez-vous diplomatiques et économiques ?
Des contestations sporadiques des citoyens, surtout dans les zones naguère considerées comme le bastion inébranlable du parti au pouvoir dénonçant leurs conditions de vie calamiteuses? Ces localités manquent de tout.
Que dire de l’insuffisance des services sociaux de base dans tout le pays ?
Que dire de la cacophonie régnant au sommet de l’Etat ?
Que dire du recyclage des cadres qui, autrefois étaient considérés comme les prédateurs de la République, contre lesquels d’ailleurs s’en sont suivi les émeutes?
Sans oublier les incessantes prédictions des lendemains infernaux pour le peuple.
A cela, s’augmente les menaces de révision du prix du carburant à la hausse.
Face à toutes ces questions, une nouvelle question s’impose à l’esprit.
Celle de savoir, de quoi sera fait demain?
A cette question, seul le bon Dieu et ceux qui sont dans son secret trouveront la réponse.
En attendant, le peuple de Guinée doit scruter sa situation et faire face à son destin.

Oumar Djiguinè KALLO.
Membre du Comité National des Jeunes du PE.D.N.