Selon la récente étude menée par l’Afrobaromètre, conduite par Stat View International courant Novembre-Décembre 2019 en Guinée sur le niveau de la corruption, le résultat montre que plus de la moitié de la population guinéenne estime que ce niveau à beaucoup augmenté au cours de l’année précédente.

C’est le constat fait par la rédaction du site www.pendn-espoir.org sur cette enquête concernant la corruption en Guinée.

L’Afrobaromètre est une étude réalisée par le réseau de recherche panafricain, indépendant et non-partisan, qui réalise les sondages d’opinion publique sur les sujets économiques, politiques et sociaux sur le continent africain.

Sur un échantillon de mille deux cents (1.200) adultes guinéens entretenus dans leurs langues sur la question de la corruption, il ressort clairement que les deux tiers des guinéens, soit un pourcentage de 65% estime que le niveau de la corruption a augmenté au cours de l’année dernière.

En procédant à un classement et selon les catégories socio-professionnelles, les juges et les magistrats occupent la tête du peloton. Ils sont suivis de près par les agents des impôts et les Forces de Défense et de Sécurité (Policiers et Gendarmes).

Les juges et les magistrats sont considérés comme la frange des fonctionnaires la plus corrompue. 56% des citoyens interrogés pensent que la plupart d’entre eux sont impliqués dans les affaires de corruption. Quant aux agents des impôts, 50% des citoyens estiment qu’ils sont aussi associés aux affaires de corruption. Seulement 49% des personnes entretenues considèrent les Policiers et Gendarmes comme étant corrompus.

Cependant, selon les résultats de cette même étude, les guinéens ont plus confiance en leurs leaders religieux et traditionnels qu’aux agents de l’État.

Un autre facteur émotionnel contribue aussi à l’augmentation du niveau de la corruption, c’est celui de la peur des conséquences négatives. Cette peur a connu une hausse de sept points de pourcentage depuis 2017. Sept guinéens sur dix (7/10), soit (70%) affirment que les lanceurs d’alerte risquent des représailles s’ils signalent des actes de corruption aux autorités. Plus de huit guinéens sur dix (8/10) soit (82%) estiment que le gouvernement répond très mal à la problématique de corruption au sein de l’administration publique.

En ce qui concerne la hausse du niveau de corruption, les avis divergent en fonction du genre, de la zone d’habitation, du niveau d’instruction et des moyens économiques.

Si la proportion des femmes (62%), qui estiment que la corruption a beaucoup ou quelque peu augmenté, est légèrement inférieure à celle des hommes (65%) ; Cet écart est largement plus important entre le milieu rural (58%) et le milieu urbain (73%).

Les guinéens sans instruction formelle (60%) perçoivent moins ce phénomène que ceux avec un niveau primaire ou plus (66%-68%). Par ailleurs, il est à noter que les citoyens les plus pauvres (71%) ont beaucoup plus tendance à percevoir l’augmentation du niveau de la corruption que leurs compatriotes mieux nantis.

In fine, si rien n’est fait contre la monté en filigrane de ce fléau par les autorités compétentes, il risque de freiner le développement, creuser les inégalités sociales et engendrer des injustices et des frustrations.

La Rédaction