Il y’a de cela un peu plus de deux semaines que la connexion internet et les fréquences de certaines radios sont brouillées en République de Guinée. Pour se connecter à l’internet, les citoyens se voient obligés de recourir aux VPN. Cet Etat de fait a crée un émois au sein des utilisateurs de ce service (internet) devenu presqu’indispensable et suscité des débats allant dans tous les sens.

Ainsi, nous avons juger nécessaire, en tant que droits de l’hommiste, de prendre la parole pour donner notre position sur la question.

Si deux ou trois ans en arrière, l’accès à l’internet pouvait être considéré comme un simple plaisir pour les utilisateurs, maintenant (en 2023) il n’en est pas un. Car, l’Organisation des Nations-Unies le considère de nos jours comme un droit fondamental au même titre que la liberté d’expression ou encore celle d’opinion.

De nos jours, l’accès à l’internet constitue l’un des moins les plus efficaces pour exprimer une opinion. Il est aujourd’hui plus efficace que les médias traditionnels (presse papier, radio et télévision avec des studios physiques etc.) compte tenu de sa très large accessibilité par les populations urbaines et rurales.

Les restrictions arbitraires ou les blocages de l’accès à l’internet peuvent être considérés comme des violations des droits de l’homme, notamment en restreignant la liberté d’expression, d’information et l’accès à la communication.

Il n’existe point de différences entre restreindre la connexion internet et restreindre la liberté d’expression et d’opinion. Pour la simple raison que l’accès à l’internet est, en elle-même, une liberté d’expression.

Cependant, il existe des cas où des restrictions limitées peuvent être justifiées pour des raisons de sécurité nationale ou de préservation de l’ordre public, mais elles doivent être conformes aux normes internationales des droits de l’homme et être strictement nécessaires et proportionnées.
Sommes-nous dans une situation pareille pour justifier cette restriction ?

Revenons en Guinée en jetant un coup d’œil dans la charte de la transition qui fait office de constitution depuis 2021. Cette charte, en évoquant les droits humains, dispose en son article 8 alinéa 2, je cite :  » aucune situation d’exception ou d’urgence ne doit justifier les violations des droits humains. »

Au vu de ce qui précède, il est évident que l’accès à l’internet, est de nos jours, logé dans la même assiette que la liberté d’expression et la liberté d’opinion dont le brouillage ou l’interdiction constitue une violation flagrante des droits de l’homme. Donc, condamné.

Par Ousmane Kankou Kaba
Auditeur en master Droit de l’Homme et Droit Humanitaire à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia Conakry (UGLC -SC)