Lorsque les dirigeants du continent et d’ailleurs se réuniront au Centre International Kofi Annan de Formation au Maintien de la Paix (KAIPTC), à Accra, à l’occasion du deuxième Forum Kofi Annan pour la Paix et la Sécurité (Forum KAPS), les 8 et 9 décembre 2021, la situation de la démocratie et de la gouvernance en Afrique sera passée au crible.

Le thème de la conférence de cette année est:《Démocratie et gouvernance dans le contexte de crises complexes en Afrique, offre une excellente plateforme aux 200 délégués attendus, parmi lesquels figurent d’anciens chefs d’État africains et des diplomates de haut niveau,  d’organisations gouvernementales et intergouvernementales, pour aborder les questions urgentes de paix et de sécurité.

Pour le compte de la Guinée, il faut noter la présence de S.E.M Lansana Kouyaté, Président du Parti de l’Espoir pour le Développement National (PE.D.N) qui,  d’ailleurs est le leader politique en exercice a avoir eu l’honneur de figurer parmi les conférenciers, ainsi que de notre compatriote, S.E.M Kabinet komara, diplomate et ancien premier ministre de la Guinée sous la transition de capitaine Moussa Dadis Camara.

Cet événement annuel offre une plateforme aux dirigeants politiques, aux diplomates, aux universitaires et aux experts pour dialoguer et faire le point sur l’état de la démocratie et de la gouvernance, tout en examinant les questions contemporaines de paix et de sécurité sur le continent africain.  Organisé conjointement par le KAIPTC et la Fondation Kofi Annan, basée en Suisse, ce forum est le plus grand rassemblement de dirigeants du continent africain en mémoire de feu Son Excellence, Busumuru Kofi Annan, ancien Secrétaire général des Nations Unies, qui fut un ardent défenseur de la paix et de la sécurité dans le monde. M. Kofi Annan, qui a dirigé les Nations Unies de janvier 1997 à décembre 2006, s’était fait une idée de la paix fondée sur une vision holistique des sociétés, basée sur la bonne gouvernance, la démocratie et les droits de l’homme, notamment en Afrique.

Au fil des années, le KAIPTC, grâce à ses nombreuses formations sur la paix, la sécurité et la gouvernance, est devenu un pilier pour la paix, la sécurité et la gouvernance en Afrique. En collaboration avec la Fondation Kofi Annan, les deux institutions tentent de perpétuer l’héritage de Kofi Annan pour promouvoir la paix et la sécurité sur le continent et dans le monde.

Cette conférence survient à un moment où l’Éthiopie est plongée dans une guerre civile qui a déjà provoqué de graves effets dans la région, notamment au Soudan, en Érythrée et en Somalie. La situation s’aggravant de jour en jour, beaucoup craignent une crise humanitaire imminente. En Afrique de l’Ouest et au Sahel, les prises de pouvoir par des militaires et les activités des groupes extrémistes sont de plus en plus préoccupantes pour le continent. Bien que les coups d’État, comme ceux qui ont eu lieu récemment au Mali, en Guinée et au Soudan, soient devenus rares et interdits par la CEDEAO et l’Union Africaine, la région a connu une érosion des normes et des principes démocratiques, ce qui a entraîné une perte de confiance dans l’engagement des États à respecter les principes fondamentaux de la gouvernance démocratique. Les changements constitutionnels controversés qui ont conduit à l’extension et à la suppression de la limite des mandats présidentiels sur fond de violence, souligne une dérive inquiétante, et crée des précédents malsains contre les conventions et protocoles officiels qui établissent des critères de convergence pour la bonne gouvernance et la démocratie dans la région.

« Recul de la démocratie »

Selon les experts en matière de gouvernance, le recul de la démocratie dans les régions africaines telles que l’Afrique de l’Ouest est préoccupant, car la démocratie n’est pas seulement un bien en soi, comme le disait souvent Kofi Annan à ses interlocuteurs. La gouvernance démocratique est le système le plus propice à la paix, au développement inclusif et au respect des droits humains. Les dirigeants au niveau régional sont déjà bien au fait du lien étroit qui existe entre l’autocratie et les conflits en Afrique.

Lorsque les populations, en particulier les jeunes, ne peuvent plus changer les choses par la voie des urnes, elles sont plus facilement poussées à prendre les armes. Tous les efforts doivent être faits pour stopper ce lent glissement des normes démocratiques, de peur que la région ne soit à nouveau la proie des conflits et de la violence. En effet, les guerres civiles qui ont ravagé la région dans les années 90 étaient, dans une certaine mesure, alimentées par des griefs liés à la corruption, à l’injustice, à la pauvreté et à l’exclusion politique, tout comme les mouvements extrémistes violents qui déstabilisent la région du Sahel et s’étendent vers le Sud pour atteindre les pays côtiers.

Le Forum accueillera également de hauts responsables de l’Union du fleuve Mano, de la CEDEAO, de l’UA, de l’ONU, des organismes de gestion des élections, des organismes de sécurité, des OSC, de l’UE et du Commonwealth, ainsi que les ambassadeurs de bonne volonté du KAIPTC. Les sous-thèmes qui seront disséqués comprennent le constitutionnalisme, la garantie d’élections libres, équitables et pacifiques, le défi de trouver un équilibre entre la démocratie et la lutte contre l’extrémisme violent, le défi de trouver un équilibre entre la démocratie et la gestion des pandémies (exemple Covid-19), l’inclusion des jeunes, la protection de l’intégrité électorale à l’ère du numérique et le rôle et les responsabilités de la communauté internationale.

Le Forum KAPS est financé par le gouvernement norvégien, le gouvernement fédéral allemand et le gouvernement suédois.

Source: www.kaiptc.org