Que faire mon Colonel Mamadi Doumbouya ?

<<Impossible pour un pays à la croisée des chemins comme la Guinée, de contourner cette question de tous les jours que Lénine a rendue célèbre, presque énigmatique. Oui, que faire en cette période trouble où pour la seconde fois de notre chaotique histoire, nous sommes conduits à emprunter le chemin d’une difficile transition : celle de tous les espoirs, celle de tous les dangers ? Ou plutôt que ne pas faire ?>>.

Inverser la question n’a rien d’incongru, rien de provocateur. A bien y penser, le génie en politique, ce n’est pas de savoir ce qu’il faut faire, c’est de savoir ce qu’il ne faut pas faire.
Mon colonel Doumbouya SVP n’écoutez pas thierno monenembo quand il affirme qu’Aimé Césaire avait dit que « La Guinée, c’est exactement cela qu’il ne fallait pas faire ». Car il a sciemment fait d’ignorer que le même Aimé Césaire disait dans la préface du livre du feu Camarade Ahmed Sékou Touré intitulé »L’Expérience guinéenne et l’unité africaine, Je cite :
« … Le président de la Jeune République Guinéenne, Sékou Touré, a été dans cette dernière période l’homme africain décisif. « Nous avons quant à nous, un premier et indispensable besoin, celui de notre dignité. Or il n’y a pas de dignité sans liberté. Nous préférons la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l’esclavage. » De toute manière, l’homme qui a prononcé cette parole historique, et qui sans effusion de sang, a conquis pour son pays l’indépendance, est certainement un homme exceptionnel.

Ce qui le caractérise, on le voit suffisamment dans les pages qui suivent : la continuité du dessein, la roideur de la volonté non exclusive de souplesse tactique, dans l’instant le coup d’œil juste, pour le reste, la vue perspective de l’histoire. Oui, de tout temps, il s’est donné un but net, qu’il n’a jamais caché ni à ses partenaires européens, ni à ses partenaires africains : l’indépendance de son pays. C’est le but vers lequel il a été durant toute sa vie tendu, comme il y a tendu tout entier son peuple. Si bien, que lorsque, se présenta pour lui « l’offre du destin » il était prêt, et la Guinée elle aussi, elle surtout, était prête. C’est sans doute là, ce qui en définitive, le met hors de pair en Afrique : cette liaison quasi charnelle avec la masse dont il parle non seulement la langue, mais ce qui est plus important, le langage. (…) Ce qui se passe aujourd’hui en Guinée, ce n’est pas seulement le sort de la Guinée qui s’y joue, c’est le sort de l’Afrique. Rabindranath Tagore parlait jadis de la nation comme de « l’intérêt égoïste de tout un peuple, en ce qu’il a de moins humain et de moins spirituel. »

Jamais pays n’a eu, comme la Guinée, le devoir d’infirmer une telle vue ; de prouver que la communauté humaine qui s’appelle la nation est médiation vivante à la liberté et à la fraternité. »
Publié chez Présence africaine, en 1959.

Venant d’un homme aussi averti que le grand poète martiniquais, cette affirmation sonne comme un sérieux rappel à l’ordre adressé à Thierno Monenembo et à tous ceux qui voudraient falsifier l’histoire de notre pays à cause de leur heine envers le camarade Ahmed sékou Touré. Cela veut dire que si nous ne changeons pas de mentalité, que si nous continuons à cracher sur notre mémoire collective et sur les tombes de nos martyrs, ce sera très vite, le plongeon dans l’abîme.

Monsieur Thierno Monenembo a tendance à croire que puisque « c’est lui qui a écrit « Crapauds-brousse »en 1979, « Les Écailles du ciel en 1986 », « L’Aîné des orphelins » en 2000
« Le Roi de Kahel « en 2008 et qu’il est le plus titré de nos auteurs avec les distinctions comme — Prix Tropiques — Prix Ahmadou-Kourouma, Grand prix Palatine, littéraire d’Afrique noire, Prix Renaudot en 2008, Grand prix de la Francophonie en 2017 Guinéens », tout ce qu’il dit et fait est parfait.

Or, son bilan est là : désastreux à tous les niveaux. Si désastreux que depuis 1979 il ne fait que critiquer sans rien proposer pour la nouvelle génération. Il oublie que quand il publiait son premier roman  » Crapauds-brousse »en 1979, Sansy Kaba Diakité, aujourd’hui Directeur Général de l’harmattan Guinée, n’avait que 2 ans … Et aujourd’hui ce dernier se bat pour que la Guinée soit la capitale mondiale du Livre. Pour le vieux Monenembo il ne reste plus que la sonorité du mot. Un vrai travail de nigauds !
Mon colonel voici le seul passage qu’il faut retenir de notre prix Renaudot
 » Cette transition-ci est notre dernière carte, nous avons grillé toutes les autres. C’est le moment ou jamais de faire une pause, de reprendre nos esprits. Nous nous trouvons aujourd’hui dans une étroite passerelle, haut perchée au-dessus du vide. La moindre erreur nous sera fatale à nous tous, au Colonel Doumbouya en premier lieu. »

C’est pourquoi quand notre prix Renaudot raconte après que « Les autorités de transition n’ont ni la compétence ni la légitimité d’aborder les questions de fond. Leur rôle se résume en deux points : expédier les affaires courantes et organiser des élections au-dessus de tout soupçon. C’est tout. La bonne transition, c’est la transition brève. La bonne transition, c’est la transition propre. »…

Vous comprendrez aisément que c’est un Monsieur qu’il ne faut pas prendre au sérieux car piqué par une dose d’UFDGïsme. Voulant vous pousser à jeter notre dernière carte dans le vide comme ils l’ ont fait avec le capitaine Dadis et le CNDD.

Mon Colonel Doumbouya, ne faites pas comme le capitaine Dadis Camara: ne succombez pas aux charmes démoniaques de l’UFDG et des menaces de toutes sortes qui vont avec.

La Guinée est une famille, mon colonel. Malheureusement, les discours haineux de certains militants de l’UFDG et du RPG AEC ont dangereusement fragilisé sa cohésion. Si vous ne vous occupez pas des militants comme thierno Monenembo, je vous assure qu’elle va exploser en mille morceaux. Rien, ni personne ne pourra l’empêcher. Car « Eux, qui auraient dû être la Solution, ils ne l’étaient en rien. C’était plutôt eux, le Problème, à la lumière de la vérité ».

Laye Moussa KALLÉ.
lamouskalle@gmail.com