Dans une vidéo publiée par la présidence de la république à travers la DCI (Direction de la Communication et de l’Information) ce jeudi 22 septembre 2022, le colonel Amara Camara, secrétaire général et porte-parole de la présidence guinéenne a répliqué aux propos du président Bissau Guinéen et président de la conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO, Monsieur Umaro Sissoco Embalo.

Le colonel Amara Camara n’est pas passé par le dos de la cuillère pour rappeler à l’ordre M. Embalo qui, devant les journalistes de France 24 et de la RFI, déclarait que « les 36 mois ne seront en aucun cas accepté par la CEDEAO qui n’hésiterai pas à prendre des sanctions lourdes contre le CNRD ».

NOUS VOUS INVITONS À LIRE L’INTÉGRALITÉ DE LA DÉCLARATION DU COLONEL AMARA CAMARA :

« Avant tout, nous regrettons cette sortie solitaire, irresponsable et inappropriée à l’égard du peuple souverain de Guinée. Comme vous le savez tous, la fonction de président de la conférence des chefs d’Etat de la Cedeao est d’une grande exigence (de retenu) qui ne voudrais pas que l’on estime que ce statut donne le droit de parler et de décider en lieu et place de ses pairs avant même des les avoir consultés. Depuis son arrivée à la tête cette institution respectable, le président Embalo s’illustre dans ses prises de position personnelle au mépris de ses homologues présidents.

D’abord, le bon sens et le respect de notre sous région voudrait que l’on s’abstienne d’organiser des sommets de la CEDEAO en dehors des terres d’Afrique de l’ouest.

La jeunesse consciente pleure dans son âme que son sort et sa situation soient décidés d’avance par quelqu’un et à des milliers de kilomètres…

À lui (Embalo) entendre et à lui prendre aux mots, en imposant à ses pairs la tenue de ce sommet en dehors de son espace géographique, son leadership aura permis de donner l’occasion aux autres de ne pas nous prendre aux sérieux. À moins que ça ne soit son objectif.

Dès lors, il est donc permis d’inviter le patron des chefs d’état de la CEDEAO, comme il le prétend à œuvrer d’avantage pour l’honneur et la grandeur de nos peuples.

Le mensonge grossier et les propos qui s’apparentent à de l’intimidation sont de nos jours des pratiques rétrogrades qui n’honorent pas son auteur et ternissent par la même occasion l’image de marque de la CEDEAO. Nous ne voulons pas porter cette honte. C’est pourquoi, le temps est venu de dire ce qui a été dit en Guinée et qui est archi faux et dépourvu de tout sens. Ce sont il a été question dans les échanges est le contenu du chronogramme de la transition.

Nous ne ferons l’objet d’aucune publicité pour personne ou pour quelques raisons que ce soient. Le respect de notre pays et de nos dirigeants est la base de toute relation au sein même de la CEDEAO.

L’instabilité ne peut être une marque de gouvernance ou un droit acquis. La démarche du président Emballo procédé d’une diabolisation du régime de la transition en Guinée, ça ne marchera pas. Parce que ses intentions et ses orientations sont connues. Toutes les démarches menées par lui en lieu et place de la CEDEAO étaient de nature à entériner son choix de candidats pour les futurs élections. Nous ne laisserons personne prendre en otage la voix du peuple.

Si cela nous vaut de l’acharnement, nous voulons rassurer la communauté nationale et internationale que le peuple souverain de Guinée sera au rendez-vous de l’histoire parce que nous ne reculerons pas. Nous invitons les uns et les autres à la vigilance. Une autre évidence est le fait qu’il y ait une nouvelle dynamique dans nos pays qui est impulsée par une nouvelle génération de dirigeants à laquelle appartient le président Doumbouya (Mamadi Doumbouya ndlr) qui ne fera pas de suivisme et n’est pas aliénée.

Pour ceux qui interrogent l’histoire, on sait qu’en Guinée et partout dans le monde, le guinéen n’aime pas le manque de respect ou un quelconque dicta. Nous avons volontairement ouvertes toutes nos portes à la CEDEAO mais, nous nous resignons d’accepter que l’image souverainiste de notre si chère institution sous-régionale ne soit prise en otage par des sorties non maîtrisées et imprévisibles du président Emballo.

Qu’est ce qui nous a été proposé pour une sortie de transition à part le calcul arithmétique de jours et de mois ? La situation guinéenne n’est-elle pas la résultante de l’inaction et du mytisme de la CEDEAO dans l’accompagnement de fait dans la violation de la constitution ? Nous assimilons cet acharnement au fait que les actions de la réforme institutionnelle en cours dans notre pays soit du mauvais goût pour certains qui voudraient nous replonger dans les erreurs du passé.

Chaque pays a ses réalités et nous assumons les nôtres. C’est la raison pour laquelle nous avons consulté l’ensemble des forces vives de la nation pour proposer un contenu à notre transition.

Il est important qu’il y ait un peu de retenu dans certaines prises de parole pour ne pas se donner en spectacle aux yeux du monde. On ne peut malheureusement pas se permettre de parler comme des acteurs des réseaux sociaux pour comptabiliser le nombre de vues.

Nous ne permettrons à personne que la presse soit la voie par laquelle un responsable choisira pour parler de notre pays et en profiter pour s’accorder du crédit en disant des choses qui no’t jamais fait l’objet d’échange.

La première sortie n’a pas fait l’objet de réaction parce qu’il avait été estimé qu’il fallait de la hauteur. La vérité est que quelqu’un qui se permet de dire ce qui n’a pas été dit et veut faire croire cela aux gens. On n’est pas dans une émission de guignol ou de télé réalité. Il s’agit des relations diplomatiques entre des États responsables et requiert le respect.

Au siège des sanctions pré proclamées, nous répondons que ce n’est pas une surprise venant du président Umballo. Nous regrettons ces propos qui s’apparentent à de l’arrogance contre notre pays et un dicta aux autres chefs d’état. Ce qui reste sûr, les prises de positions du président Bissau Guinéen ne seront de nature à détériorer les relations historiques, séculaires et fraternelles entre nos deux peuples. Nous trouverons en cette période de transition la force, le caractère et l’union sacrée qui nous permettrons d’aboutir à la mise en place d’institutions fortes qui résisteront au temps et à la tentation des Hommes. Nous voulons, en cette période cruciale pour notre pays pouvoir compter sur l’accompagnement de tous les partenaires sous l’égide de nos frères de la CEDEAO. »

La rédaction.