10 jours avant l’arrivée d’Alpha Condé en 1991, une réunion eut lieu dans les locaux de Sobragui , organisée par le bureau national du RPG.

Elle concernait , la budgétisation de l’accueil, les détails .
En écoutant, j’ai eu l’impression qu’il s’agissait de l’accueil d’un chef d’état étranger en Guinée.
Le budget de cent millions de francs guinéens, m’a énormément choqué.
Alors je leur ai rappelé le caractère clandestin de l’accueil , mais aussi l’indecence de dépenser une telle somme , simplement sur un parcours Gbessia à Mafanco.
Je savais qu Alpha Condé n’aurait pas accepté, il savait qu’en donnant une telle somme , la moitié n’irait pas à l’organisation.
Comme j’étais chargé de lui faire parvenir la conclusion , car nous avions des endroits clandestins pour joindre José , c’était le nom de code d’Alpha Condé.
Lorsque je lui ai dit, que le bureau national demande 100 millions pour organiser l’accueil , il a eu la même réaction que moi.
Il m’a dit très en colère ceci :《 il n’est pas question , ils veulent se mettre en poche, organise , lorsque Malick Condé viendra , il te remboursera…》
Alpha Condé était renseigné sur le travail que nous menions dans les quartiers , l’enthousiasme des militants à venir nous écouter , mais aussi le courage que nous avions en allant faire des réunions au marché de Madina et rassembler la casse, les portes à portes , les visites chez les notables, chez des anciennes responsables femmes du PDG et cadres encore en vie du même parti.
Notre succès a accentué la haine contre ma personne, malgré mon refus de considérer cette haine , elle s’ accentua et devenait un rejet des guinéens de l’extérieur.
Ce rejet née lors d’un discours du général Conté Lansana, était très fort curieusement au RPG pourtant qui se sucrait avec l’argent des guinéens de l’extérieur.
Ils étaient tous salariés du parti, émargeaient à chaque fin du mois chez Elhadj Ibrahima Fofana ou à chaque présence de Malick Condé en Guinée.
Des groupes se formèrent pour aller de famille en famille , leur dire de ne pas nous écouter.
Ils ont poussé l’outrecuidance , d’aller voir une soeur , la fille chérie du patriarche de kankan Karamô Talibi Kaba, Hadja Konkédjan, m’a soeur.
A cette dernière, ils lui diront de ne pas m’écouter , la réponse de celle ci à leur voeux fut cinglante .
Elle leur dira , vous venez me demander de rejeter mon petit frère, savez vous que le petit frère du père de ce dernier et mon père ne furent séparés que par la mort, connaissez vous la chanson 《 Nanfoulé》Il l’a composé pour mon père et chez nous il jouissait d’un respect quasi religieux et nos deux familles sont fusionnées.
Vraiment, vous m’avez beaucoup de mal ce matin , nos parents risquent de se remuer dans leur tombe.
En effet , Elhadj Sorõn fõ Mady et les Kaba de Kefina et la grande famille Sidimé sont du même clan , ce qui veut dire , un lien de sang .
Quant à mon père Elhadj Awa Kaba Dioubaté, il était avec le clan Touré de Samori djan , empereur du Wassoulou.
Acheteur dans les années 1940- et 1950 à Kissoudou , il partageait de ce lien , la même concession avec n’fa Amara Touré,le grand frere du président Ahmed Sékou Touré et leurs femmes se relayaient dans les tâches ménagères.
En partant en France, en 1979 , passant par Faranah pour voir mon feu frère Sory Dioubaté, je suis passé voir N’ fa Amara Touré, il avait une mémoire d’éléphant, se rappelant de tous les enfants de mon père.
Il me louera la loyauté de mon père, qui est l’un des rares à immortaliser le clan en donnant les noms de la famille Touré à tous ses enfants.
Effectivement chez nous tous les noms viennent du clan : Gnalengbè ma soeur décédée il y a quelques années, mon frère Mory Diabaté le premier fils dont le 22ème anniversaire de sa mort s est passé avant hier , Komödou Saran , Moussa , Kélétigui, etc…
Je prie Dieu le Miséricordieu et l Omniscient qu’il leur accorde son pardon et son paradis.
Bref, ne voyant d’issue de me vilipender , ils me dénonceront au pouvoir , ç’ est ainsi que le gouverneur de Conakry, un certain Soriba fera une grande déclaration à la radio d’arrêter les personnes qui sont venus de France pour Alpha Condé.
Mon ami Pascal Haba a eu très peur , je l’ai rassuré et lui ai dit , qu’il faudrait qu’ il dise à Soriba Sorel que toutes les nuits , je suis avec 《 gros bois》saxophoniste de Bembeya au club Bembeya et que je ne suis pas caché.
Je n’avais pas peur et toutes les personnes qui m’ ont côtoyé à l époque peuvent le témoigner.
J’étais le seul à faire des réunions au marché et organiser les femmes, les étudiants, les enseignants , les déflatés, les ouvriers , certains membres du fameux bureau national du RPG fuyaient mes réunions.
Le jeune Sadjo Barry , Sissoko président des étudiants du RPG, M Banny Sangaré, Gbantama Sow, Sidibé des déflatés , Mamadi Diané l ancien ministre de la défense et Ibrahima Dioumessi tous pour l’histoire pourraient témoigner ….

A suivre !

Mamadi Dioubaté